Douleurs et souffrances

Méditation, douleurs et souffrances

Nous voici face à un grand paradoxe de la méditation, non pas éviter ou supprimer la souffrance, mais l'accueillir et l'observer d'abord; observer avec précision comment elle s'exprime dans notre corps, observer les sensations et les pensées et impulsions qu'elle fait naitre en nous. On pourrait se dire “Plus on fait attention à ce qui ne va pas, plus on y pense, non ?". Oui et non ! Tout dépend de la manière dont on fait attention à nos souffrances. Précisons d'ailleurs que la distraction peut être parfois utile, penser à autre chose ou s'efforcer d'agir, quand les souffrances ne sont pas trop importantes, ou pourront disparaitre spontanément avec le temps, pourquoi pas ? Mais si cela ne marche pas alors mieux vaux disposer d'autres outils, notamment face aux situations de souffrances importantes et récurrentes. Dans ces moments là, parce qu'elle nous oriente vers l'accueil et la compréhension de nos douleurs, la méditation peut nous aider à terme à diminuer nos souffrances. – Christophe André - Le temps de méditer

Yoga-sutra

Comment éliminer les souffrances ?

  • II.10 te pratiprasavaheyāḥ sūkśmāḥ

Ces perturbations subtiles peuvent être rendues à leur source. Lorsqu'elles sont subtiles, celles-ci doivent être renvoyées à leur source.

  • II.11 dhyāna-heyāh tad-vṛttayaḥ

Actives, elles doivent être éliminées par la réflexion méditative. Lorsqu'elles sont actives la méditation les affaiblit.

La spirale affliction (klesa) – action (karma) – souffrance (duhkha)

  • II.15 pariṇāma tāpa-saṃskāra-duḥkhaih guṇa-vṛtti-virodhā ca duḥkham eva sarvaṃ vivekinaḥ

Le discernant voit que tout est souffrance à cause du changement, de l'anxiété du futur et du regret du passé et du fait de l'activité conflictuelle des guna (substances fondamentales de la nature). Pour le sage, tout est insatisfaction, parce que nous sommes soumis aux conflits nés de l'activité des gunas et à la douleur inhérente au changement, au malaise existentiel, au conditionnements du passé.

  • II.16 heyaṃ duḥkham anāgatam

Il faut abandonner la souffrance qui n'est pas encore survenue. La douleur à venir peut être évitée. La seule souffrance évitable est celle à venir.