Le Yoga une école de méditation
Qu'est que le yoga ? Ça ?
Qu'est que la méditation ? Ça ?
Ou ça ?
Les pratiques boudhdistes (zen, tibétains, téravada, …) sont beaucoup plus renommées.
Alors que propose le yoga ?
Pour nous aider à y voir plus clair nous allons appeler un coatch ?
Un coatch moderne, agé de plus de 2000 ans!
Notre coatch
Oups, pas celui la !
Notre coatch : Patanjali
Quelque part entre l'an 300 av. J.-C. et l'an 500 ap. J.-C. ?
Patanjali est l'auteur mythique du texte le plus ancien sur le yoga, les
Yoga-Sutra.
Ce texte est celui qui en parle le mieux et le plus complètement.
Aujourd'hui encore, ce traité reste le plus précis et remarquablement éclairant
sur la psyché humaine.
La définition du yoga et de son contraire
yogah cittavṛtti nirodhaḥ
tadā draṣṭuḥ svarūpe avasthānamḥ
vṛttisārūpyamḥ itaratra
Le yoga est le contrôle des fluctuations du mental
Alors, celui qui perçoit est établi dans sa vraie nature
Autrement, il y a identification à ces fluctuations
1.1 Nous commençons maintenant la présentation du yoga dans la continuité de
sa tradition originale.
1.2 Le yoga c'est l'orientation des activités du mental – Citta.
1.3 Lorsque celui-ci est maîtrisé, notre Vraie Nature se révèle.
1.4 Autrement, nous nous identifions aux activités fluctuantes de notre mental.
yogah
cittavṛtti
nirodhaḥ
tadā
draṣṭuḥ
svarūpe
avasthānamḥ
vṛttisārūpyamḥ
itaratra
1.1 Nous commençons maintenant la présentation du yoga dans la continuité de
sa tradition originale.
1.2 Le yoga c'est l'orientation des activités du mental – Citta.
1.3 Lorsque celui-ci est maîtrisé, notre Vraie Nature se révèle.
1.4 Autrement, nous nous identifions aux activités fluctuantes de notre mental.
Les activités du mental cittavṛtti
vṛttayaḥ pañcatayyaḥ kliṣṭā akliṣṭāḥ
pramāṇa viparyaya vikalpa nidrā smṛtayaḥ
Les activités du mental sont de cinq sortes, cause de souffrance ou non cause de souffrance
[Ce sont] la connaissance juste, l'erreur, l'imagination, le sommeil, la mémoire
Les pouvoirs du mental humain sont divinisés par notre société occidentale.
Et c'est vrai que les capacités mentales sont bien utiles, pour se nourrir,
se protéger, créer, imaginer, planifier, analyser, rechercher, aider…
Mais il est également facile de s'apercevoir qu'elles crées beaucoup de
problèmes, qu'ils génèrent beaucoup de souffrances, indifférence, exclusion,
maltraitance, haine, désir, addictions, angoisse, peur, maladie, …
Et ceci est rarement remis en cause, on les considère généralement comme une
fatalité que l'on ne peut éviter et que l'on cache.
Et bien les yogis ne voient pas les choses de cet oeil et ce sont attelés à
la tâche pour trouver des solutions !
Les obstacles à la réalisation de notre vraie nature
avidya asmitā rāga dveṣa abhiniveśāḥ kleśāḥ
Les sources de souffrances sont l'ignorance, l'égo,
l'avidité, l'aversion et l'angoisse
2.4 L'ignorance est le champ d'action des autres afflictions, celles-ci apparaissent
soit: sous forme non actives, naissantes, intermittentes ou très développées.
Les cinq kleśāḥ
2.5 L'ignorance naît de la confusion entre l'Éternel et le passager;
le pur et l'impur; le bonheur et le malheur.
2.6 L'égoïsme exagéré vient de la confusion entre ce qui est vu et celui qui voit.
2.7 De la volonté de répéter le bonheur naît le désir
2.8 De la peur de répéter la souffrance naît l'aversion
2.9 La peur existentielle naît du sentiment de conservation, elle affecte même le sage
Deux conseils pour contrer ces sources d'afflictions
te pratiprasavaheyāḥ sūkśmāḥ
dhyānaheyāh tadvṛttayaḥ
Lorsqu'elles sont subtiles, celles-ci doivent être renvoyées à leur source
Actives, elles doivent être éliminées par la réflexion méditative
2.10 Les afflictions les plus fines disparaissent lorsqu'on agit sur elles de
façon contraire.
Même lorsque les tourments sont dormants, que tout va bien, que la situation
est sous controle il faut redoubler de vigilance et entreprendre un travail de
fond, qui n'est pas possible en période de crise.
2.11 Les afflictions plus actives disparaissent plutôt par la méditation.
Dès que les tourments se réactivent, il y a lieu de prendre des contres-mesures.
Comment ? En cultivant les moyens de tranquillisation, en prenant le temps de
réfléchir sur les causes de tout ce qui les stimule, en évitant d'agir
précipitamment… - tout ces moyens font partie des méditation d'apaisement
(dhyana) -, et d'autre part en vivifiant la pratique pour le yoga (cf II.1)
dhyāna : c'est la méditation
Méditation :
Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de
quelque chose : Cet ouvrage est le fruit de ses méditations.
Attitude qui consiste à s'absorber dans une réflexion profonde : Se plonger
dans la méditation.
Dhyāna :
flux ininterrompu de conscience sur un objet particulier
Il est souvent traduit par absorption, bien qu'étymologiquement il signifie
simplement méditation ou contemplation.
ashtānga yoga
yogāṅgānuṣṭhānāt aśuddhikśaye jñānadīptih āvivekakhyāteḥ
Par la pratique des membres du yoga de Patanjali, les impuretés sont
éliminées à l'aide de la méditation. La connaissance brille jusqu'à
l'expérimentation d'une clarté complète
les huit membres du yoga
yama niyama āsana prāṇāyāma pratyāhāra dhāraṇā dhyāna
samādhayah aṣṭāu aṅgāni
Yama, Niyama, Asana, Pranayama, Pratyahara, Dharana, Dhyana, Samadhi
sont les huit membres du yoga
Les huit membres du yoga sont les disciplines relationnelles, personnelles,
corporelle, respiratoire, sensorielles, la concentration, la méditation et le
ravissement lumineux.
ashtānga yoga
L'énumération suit une logique descriptive qui commence par le plus externe
(les relations sociales), puis se dirige progressivement vers l'intérieur.
Le premier membre (aṅgā), composé de cinq facettes (les cinq yama), concerne
les relations avec le monde externe.
Le deuxième est plus personnel. Il s'agit de cinq disciplines (les niyama)
que le yogin adopte pour lui-même.
Le troisième membre du yoga est le plus connu : asana, la posture de yoga.
āsana
sthirasukham āsanam
prayatna śaithilya anantasamāpattibhyām
tato dvandvānabhighātaḥ
La posture est ferme et aisée
Par le juste effort et le relâchement, la posture mène à la méditation sur l'immuable
Ainsi, les sensations opposées cessent de nous tourmenter
2.46 La posture de yoga, doit à la fois être ferme et aisée.
2.47 Par le juste effort et le relâchement, la posture mène à la méditation sur l'immuable.
2.48 Ainsi, les sensations adverses cessent de nous tourmenter.
prāṇāyāma
tasmin sati śvāsapraśvāsayoḥ gativicchedaḥ prāṇāyāmaḥ
Quand cela [asana] est établi, la régulation du flot désordonné de
l'inspir et de l'expir est le pranayama.
prāṇāyāma
bāhyābhyantara stambhavṛttiḥ deśa kāla saṃkhyābhiḥ paridṛṣṭo
[le pranayama] est une respiration longue et subtile, qui prend en compte
les phases d'inspir et d'expir et de suspension, quand au lieu, à la durée et
au nombre.
prāṇāyāma
bāhya ābhyantara viṣayākśepī caturthaḥ
tataḥ kśīyate prakāśāvaraṇam
Le quatrième type est hors du domaine des objets externes ou internes
Alors ce qui recouvre la lumière est éliminé
pratyāhāra
svaviṣayāsaṃprayoge cittasya svarūpānukāra iva indriyāṇāṃ pratyāhāraḥ
tataḥ paramā vaśyatendriyāṇām
Pratyahara, la maîtrise des sens, restaure le mental à son degré de pureté original
S'ensuit une maîtrise sensorielle parfaite
Le pranayama favorise l'intériorisation. les organes sensoriels cessent de se
gaver de toutes sortes de nourritures.
Ils se rétractractent (pratyahara) vers le mental et le pratiquant n'est plus
projeté de manière désordonnée ou compulsive dans toutes les directions.
Alors, suivant la direction imprimée par l'attention, les sens se coulent dans
la même énergie que celle du mental, le suivent et le servent fidèlement.
L'expérience permet au yogin de percevoir l'intérieur et l'extérieur de soi,
jusqu'au-delà du visible, au-dela de l'audible, et ainsi avec chaque organe
sensoriel.
Lorsque la maîtrise s'installe, la puissance du mental est telle que plus aucun
domaine d'attention ne lui échappe ; il peut tout saisir.
dhāraṇā
deśabandhaḥ cittasya dhāraṇā
La concentration est la capacité pour le citta de se limiter à un champ
Il existe de nombreuses définitions de la concentration ; celles du yoga
sous-entend que :
la direction ou l'objet de concentration est délibérément choisi par le pratiquant ;
il y fixe toute son attention et l'y maintient pendant un certain temps ;
durant ce temps, les autres attractions constituent des distractions et sont
systématiquement écartées ;
l'objet peut être de nature grossière ou subtile, simple ou complexe, matériel
ou spirituel. Le chapitre III donnera de nombreux exemples.
La condition de concentration est nécessaire pour atteindre l'étape suivante.
dhyāna
tatra pratyaya-eka-tānatā dhyānam
La méditation est la résonance prolongée là, uniquement dans le contenu mental
Lorsque la concentration se prolonge et s'approfondit, l pratiquant et son objet
d'attention se rapprochent. Une véritable communication s'établit dans la
continuité (tana) de relation exclusive (eka) à cet objet. C'est une expérience
intérieure dans un contenu mental (pratyaya) unique.
samādhi
tad-eva-artha-mātra-nirbhāsaṃ svarūpa-śūnyam-iva samādhiḥ
L'absorbtion complète est cela précisément :
l'objet seul respendit [dans le mental, qui est]
comme vidé de son identité propre
L'abandon dans l'objet grandissent au point que l'identité personnelle est
momentanément perdue. Paradoxalement, ce vide (śūnya) des pensées et
fonctionnements habituels du mental permet l'acceuil d'une plénitude grâce à la
présence de l'objet (artha) qui, seul (mātra), illumine complètement (nirbhāsa)
l'expérience intérieure.
saṃyama
trayamḥ ekatra saṃyamaḥ
tat-jayāt-prajñā-ālokaḥ
tasya bhūmiṣu viniyogaḥ
La triade en un seul constitue la fusion totale
Une sagesse rayonnante et infinie résulte de cette conquête
L'application de cela respecte les niveaux
Les trois premiers aphorismes prcécisent les notions de concentration (dhāraṇā),
méditation (dhyana), absorbsion complète (samadhi).
La coordination des trois s'appèle le samyama, littéralement le réfrénement
complet ou cantonnement parfait. Il s'agit d'une expérience d'ouverture totale
et exclusive sur l'objet de méditation.
Le samyama est une enquête profonde, répétée pendant longtemps, maîtrisée et
systématiquement appliquée au même objet.
C'est donc une spécialisation et c'est en cela que cela diffère du samadhi,
qui peut se faire une fois sur ceci, une fois sur cela, etc.
La formule prajñā-ālokaḥ, témoigne de l'application pratique des savoirs
essentiels dans la vie quotidienne.
viniyogaḥ
tasya bhūmiṣu viniyogaḥ
L'application de cela respecte les niveaux
Il convient de choisir l'objet de méditation (samyama) en fonction de ces
possibilités, des intérets et du bien être de chacun.
Une progression stable se fait par étapes bien ajustées, quel que soit
le domaine ou la démarche.
Celui qui choisit un niveau trop facile perd son temps.
Celui qui choisit un niveau trop élévé court à l'échec et prend parfois des
risques importants (santé physique, équilibre émotionnel, etc).
Conclusion
Alors qu'attendons nous pour méditer ? Qu'attendons nous pour limiter les
causes de nos souffrances ? Qu'attendons nous pour révéler notre vraie nature ?